ETRE FRONTALIER ALLEMAND AU QUOTIDIEN

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Le Grand Est est une région transfrontalière avec près de 760 km de frontières cumulées avec quatre pays : l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. Elle partage notamment avec l’Allemagne 450 km de frontières, le long de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat au nord, et du Bade-Wurtemberg à l’est.

De nombreux salariés traversent la frontière allemande chaque jour pour aller travailler. En dehors des spécificités administratives et contractuelles qu’engendrent le statut de frontalier, il faut prendre en compte les différences culturelles et d’environnement de travail.

Être frontalier, c’est avant tout savoir s’adapter.

La première différence à laquelle on pense est la langue. En effet, que l’on maitrise ou non la langue allemande, elle modifie profondément les échanges et peut créer des incompréhensions. Nous devons donc prêter plus attention aux réactions de nos interlocuteurs, apprendre à reformuler et ne pas hésiter à utiliser d’autres canaux de communication comme la gestuelle, les croquis, les images internet, les autres langues qui peuvent être communes (anglais, italien, espagnol, turc…).

Une autre différence réside dans le rapport à la hiérarchie. Dans les deux pays, les décisions des responsables peuvent faire l’objet de critiques. Mais en Allemagne ces désaccords ne sont pas ouvertement affichés ni remis en question, et les décisions sont appliquées scrupuleusement. Ce rapport à la hiérarchie est dû aux différences culturelles, mais également au rôle que joue le Betriebsrat (équivalent du Comité Social et Economique) dans la représentation des salariés. En plus de s’assurer de la santé et de la sécurité au travail, le Betriebsrat représente les intérêts des salariés et participe aux décisions de l’entreprise (recrutement…). Il est donc important de bien connaître les règles de gestion et les interlocuteurs des sociétés pour lesquelles on travaille.

https://www.connexion-emploi.com/fr/a/le-betriebsrat-allemand-un-modele-pour-le-comite-d-entreprise-francais

Autre différence notable : la distance sociale et ses manifestations. En France, pays d’origine latine, nous apprécions de vivre notre journée de travail également comme un moment de partage : on prend le café ensemble, on mange ensemble, on se raconte nos week-ends, on se fait la bise matin et soir. En Allemagne, l’environnement de travail est réservé au travail : on se sert la main ou non, on mange souvent seul devant son poste de travail, on ne partage pas les pauses ensemble, ce qui n’empêche pas pour autant chacun de s’apprécier. C’est ce qu’il est important de comprendre pour ne pas se sentir mis à l’écart. Cette spécificité culturelle au travail n’interdit pas aux salariés de partager des moments privilégiés mais ils le font uniquement après le travail dans la sphère privée.

Pour autant, si en Allemagne la proximité spatiale n’entraîne pas de grands élans amicaux, il est important de noter que les échanges professionnels y sont extrèmement cordiaux. Qu’il s’agisse des Administrations ou des Entreprises, d’échanges téléphoniques ou de mails, les interlocuteurs se font le devoir de rester souriants, courtois, à l’écoute et de faire leur maximum pour accompagner et aider. Ils sont solidaires.

On a tous à apprendre en travaillant ensemble, il faut juste savoir écouter et respecter.

Bonne journée à toutes et à tous !

NB : cette liste des points de distinctions n’est pas exhaustive, vous pouvez participer à cet article en nous écrivant via le formulaire de contact ou par mail à contact.ciadomani@gmail.com.